16.8.11 : Touriste
Forcément on est amené à aller sur des sites “touristiques”. Les beautés de l’île, les endroits incontournables, souvent à juste titre. Alors on y va. Et d’autres aussi.
On se retrouve avec nombre de nos semblables en un bel endroit, avec vue imprenable sur…
Chacun y a été de sa voiture, de son trajet… Et là, on partage un instant commun privilégié car nous assistons à une merveille de la nature. On devrait peut-être se sentir en communion les uns avec les autres grâce à ça, mais ça n’arrive pas vraiment, chacun repart avec son véhicule.
À demi-mot on regrette de ne pas être venu plus tôt, au lever du jour, pour échapper à cette foule impersonnelle. Mais dans le fond on sait bien qu’on en fait partie de la foule et que de toutes façons le paysage ne nous appartient pas.
Un peu plus loin on s’arrête à un “point de vue” le long de la route. Il faut marcher un peu après s’être garé. Une longue file de touristes longe ce petit chemin, comme des fourmis qui se croisent, les uns vont voir la merveille, les autres en reviennent.
Je fais le pari semi-conscient de l’origine de tous ces gens. Je suis parfois surpris quand je les entends parler, “tiens, des Allemands”, alors que je les pensais Anglais, par exemple.
Les touristes sont interchangeables, anonymes et internationaux. Un touriste c’est avant tout quelqu’un qui habite la nation du tourisme. L’origine est secondaire et vient se plaquer sur un visage de manière presque comique.
Nous avons donc vu, avec Pascale, ces falaises qui s’étendent à perte de vue. Nous avons pris des photos.
Nous avons été les visiteurs de ce jour à la nature.
Certains toujours souhaiteront échapper à la masse.
Certains toujours n’accorderont pas d’importance à être mêlés à la cohue.