11.8.11 : Passent les passants
Je prends un verre avec mon père. À la terrasse du café Beaubourg. Certes les consommations sont excessivement chères (8,5 euros pour un Martini rouge) mais au moins le spectacle est garanti. Bien installé sur son fauteuil confortable. Un bon échantillonnage de Parisiens passent devant soi. Trader en costume rentrant chez lui, fille en tenue de soirée en route pour la nuit, touriste la tête en l’air la main jamais très loin de son guide, mendiant en loques à la barbe hirsute tel qu’on les rencontre dans les livres…
Toutes origines défilent, tous physiques, tous styles vestimentaires. C’est une expérience très “sensuelle”.
Beaubourg est au centre de Paris et logiquement se voit traversé par beaucoup de monde. Les quartiers limitrophes sont variés, certains sont bourgeois, d’autres plus populaires. C’est également, et pour la même raison, un lieu de sortie, on y trouve toutes sortes d’ambiances différentes, dans des bars “à thème” : latino, métaleux, homo, jazz…
Alors derrière un Martini rouge, cette position de voyeur, fondue dans la masse des autres clients, est assez confortable. Les acteurs ignorent qu’ils participent à la pièce. Jamais spectacle n’aura été plus authentique.
Et puis dans le crépuscule du mois d’août, par une des rares journées de beau temps, où l’on sent les vacances mais où l’on est travailleur, il y a quelque chose dans l’air de particulièrement poignant.