8.3.12 : Trésor englouti
De toutes les idées qui nous traversent la tête, je me demande combien nous en réalisons. Comme si nous avions un grand sac dans lequel on met des projets, un sac dans lequel on ne regarde jamais car on n'a pas le temps. Prendre le sac et étudier ce que l'on y a mis, ce serait prendre le temps. Le temps est-il un sac ?
Quand on a du temps, avons-nous envie d'ouvrir le sac ? Pas vraiment, ce serait plutôt quand on a une surdose de temps, quand celui du repos, du rien faire est passé.
Et alors si on bénéficie de cette surdose, ce que l'on fait nous semble exceptionnel car il s'agit d'une temporalité rarissime, où l'on atteint les choses inutiles. Ça procure un bien fou.
Étrange société qui nous contraint à rester dans une sorte de superficialité, celle de gérer le quotidien. Mais le passé ? l'avenir ? Ce monde nous accapare et nous permet rarement de les considérer, comme si nous étions condamnés à un éternel présent qui ne serait pas un hédonisme, car sans le choix.
Time out, un film de SF sorti récemment met en scène une société où l'argent n'existe pas, le temps l'a remplacé. Les travailleurs gagnent du temps, à la fin du mois ils ont de quoi rester en vie encore un mois, les êtres les plus démunis n'ont quant à eux plus qu'une journée à vivre tandis que les nantis peuvent avoir plusieurs millers d'années devant eux. Belle illustration de notre société.