30.12.11 : Montagnes, 6
Il a neigé presque toute la journée. En fin d’après-midi le vent s’en est mêlé et des tourbillons balayaient la neige fraîche des toits et du sol. On pouvait aussi voir ce spectacle à plus grande échelle, sur le flanc de la montagne, des nuées de neige étaient transportées par le vent, avançaient comme un banc de sauterelles blanches dans les films. Un spectacle de grande envergure, violent en quelque sorte. Et en voyant tout ça j’ai soudain fait abstraction de la station, je me suis imaginé ces montagnes vierges de toute civilisation. Et j’ai réalisé que le spectacle serait identique ; que chaque jour, à droite ou à gauche d’ici, sur des sommets inhabités, une mise en scène de ce genre, des actes I et des actes II se déroulent sans spectateur… Juste pour entretenir la machine, tester les rouages. C’est moi qui me raccroche à la métaphore du théâtre mais pour la Nature je sais bien que ce n’est rien d’autres que l’état des choses, que la vie.