24.1.12 : Lettres en moins
C’est drôle comme le hasard fait bien les choses. On vient de perdre notre AAA (comme une bonne andouillette 5A qui perdrait aussi une lettre). C’est l’agence de notation Standard & Poor’s qui nous a dévalué. Elle tient son nom de Henry Varnum Poor, son fondateur. Cet institut qui note la santé économique des pays et des sociétés se nomme “pauvre” littéralement. Si on est superstitieux on peut facilement craindre que son seul nom ne contamine l’état des finances.
Et que dire de l’agence Moody’s, qui tient également son nom de son créateur John Moody ? Pas beaucoup plus reluisant, là si on traduit on obtient “déprimé”.
Donc les deux instituts qui régissent plus ou moins le monde économique, et donc le monde tout court, les Laurel et Hardy de la finance, se nomment “Pauvre et Déprimé”.
Les valeurs positives sont l’apanage de ce milieu économique, sensible aux moindres risques pris ou rumeurs qui courent, allergique à la moindre trace négative. Or avec des noms pareils, on ne peut pas dire que le moral se requinque à la vitesse grand V, il faut même une bonne dose d’optimisme pour se lever le matin avec ces deux-là comme gourous.
Celui qui arrive à se lever sans broncher est peut-être Fitch, le troisième larron des agences de notation, qui fait son job sans sous-entendu, à moins qu’un vieil argot cockney ne m’échappe…