26.12.11 : Montagnes, 1
Les lumières des commerces qui clignotent ont quelque chose de rassurant. Elles semblent affirmer, sans la moindre ambiguïté, l'existence de ce commerce. Mieux, elles le sur-affirment. Le néon qui s'allume par intermittence joue de l'absence / présence du lieu et cette titillation de notre rétine nous le rend plus vivant.
Du balcon j'observe les néons des commerces dont c'est la saison. Je suis dans une station de ski.
Aucun mouvement humain dans les rues, il est tard. Quelques voix dont je n'aperçois pas les propriétaires. De là où je suis, cet amas de bâtiments aux enseignes lumineuses fait penser à un petit Las Vegas, à une cité de mouvements, de jeux, à une cité moderne (la lumière véhicule cette idée, encore)… et fatalement tout ça ressemble aussitôt à un décor lorsque personne, comme maintenant, ne déambule au milieu de ces endroits.
Ce restaurant au néon rouge qui apparaît et disparaît est le meilleur symbole de cette contradiction. Sans doute fermé à l'heure qu'il est, il dit son hégémonie, dit la force que veut bien se donner cette station touristique. Vu seulement de moi qui suis indifférent à cette manifestation de puissance, ce restaurant s'affiche à 2000 mètres d'altitude, face à des montagnes ancestrales qui ont connu l'absence de lumière artificielle et connaîtront son après. Il communique pour rien, si ce n'est pour l'existence de ce texte.
De la même manière, Las Vegas brille au milieu du désert.