19.4.12 : Centre d'art sans cercle
Réouverture du Palais de Tokyo. Triennale en plus de ça, nommée "Intense Proximité". Beaucoup beaucoup beaucoup d’espace, beaucoup d’oeuvres, et de monde.
Dans cette immensité je déambule avec Sophie. Orlan se fait aborder par deux minets qui lui demandent son mail qu’ils entrent sur leur iphone. Des travaux différents, certains contemporains et d’autres qui ont une trentaine d’années, la moyenne d’âge ce soir-là. Ou plus anciens également. De la musique live en fond. Des petites moustaches de mecs, mais allez, ça allait, on a vu pire côté look.
On déambule donc de salle en salle, dans chacune un vigile en costume-cravate. À quelques exceptions près, tous noirs de peau, tous silencieux alors qu’à quelques exceptions près tous les visiteurs sont blancs de peau et parlent. Contraste. Contraste un peu triste, non ? À qui se destine la culture, l’art ? Vernissage gratuit, pas une personne d’origine étrangère là, hormis les agents de sécurité et quelques étudiants boursiers. Le même schéma que dans les supermarchés est reproduit, sauf que là-bas la clientèle est mélangée.
Disons que ça file un coup, ça enlève quelque chose à toute cette institution, à tout son message de liberté. Ça permet de sourire un peu devant ce lieu qui, en montrant de l’art, veut montrer au monde sa vérité.
Sinon, l’artiste qui m’a touché ce soir c’est Thomas Hirschhorn, un Allemand, avec "Touching Reality", un uppercut qui appuie bien là où ça fait mal, en présentant le contraste entre le monde occidental qui a tout et les pays en guerre qui se battent parce qu’ils n’ont rien. Je ne dis que ça, il faut essayer d’aller voir ce que ça donne, si votre coeur est bien accroché. Le vigile me disait lui, qu’au bout d’un moment on s’habitue.